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Mali : l’armée nationale, l’année zéro après le premier combat aux côtés des troupes françaises

By   /   30 janvier 2013  /   No Comments

Chahid Bendriss

Chahid Bendriss

Par Chahid BENDRISS

Rencontre avec le commandant de la région militaire de Tombouctou.

Un officier lucide sur les capacités de l’armée malienne,

au 20e jour de l’intervention militaire avec la France pour repousser

l’avancée des groupes armés islamistes.

Faute de mieux, le colonel Keyba Sangaré, commandant de la Région militaire de Tombouctou, reçoit en plein air,

De fait, l’armée malienne n’existe plus que sur le papier depuis deux décennies.

De fait, l’armée malienne n’existe plus que sur le papier depuis deux décennies.

au beau milieu de son QG, entre Jeeps au repos et chèvres en liberté. « En quittant, explique cet officier formé pour l’essentiel en Chine, le Forces du Mal -entendez les djihadistes- ont tout saccagé, à commencer par nos bureaux. « Pour l’heure, le galonné avenant au verbe fluide dirige une « compagnie renforcée », soit à peine 200 hommes. Lesquels travaillent « en coopération permanente » avec les Marsouins et les Légionnaires français de l’Opération Serval. « D’autant, précise-t-il, que nous souffrons d’un déficit de moyens. Lors des fouilles entreprises hier, nous avons découvert plusieurs mines, mais nous manquons d’ une composante du Génie pour les neutraliser. A nous de faire le maximum avec le minimum de moyens que nous accorde l’Etat. »

Dans sa traque aux miliciens islamistes, Keyba Sangaré compte avant tout sur le concours des civils du cru. « Ils ont tant souffert de cette tyrannie, argue-t-il, qu’ils sont obligés de collaborer avec nos forces armées. D’ailleurs, la population nous fournit beaucoup d’informations sur les maisons suspectes, parfois piégées, où l’on déniche armes et munitions. « Suffirait-il, pour un combattant d’Aqmi, du Mujao ou d’Ansar-Eddin désireux de se fondre dans la masse de se raser la barbe et d’enfiler un pantalon long ? « Non, car dans un quartier, on a tôt fait de repérer l’étranger. » Le système, voilà l’ennemi

Tout à côté, un prisonnier, tantôt somnolant, tantôt grimaçant, s’avachit peu à peu, attaché à un tronc d’arbre par les poignets et par les chevilles. « C’est l’un des logisticiens d’Iyad ag-Ghali [fondateur et chef d’Ansar-Eddin]. Il a été capturé à Léré avec deux grenades. Si je l’ai pris dans mon convoi, c’est pour lui éviter d’être lynché par la foule. Quand la Gendarmerie sera de retour ici, je le lui remettrai. »

S’il n’a « jamais désespéré de l’avenir du Mali », le colonel n’esquive pas pour autant les doutes nés de la débâcle initiale. « Tout échec impose une mise à plat, admet-il. Les formations prodiguées par la France ou les Etats-Unis permettaient sans doute de tenir têtes aux rébellions classiques, mais pas à une véritable force multinationale, dotée de canons d’un calibre parfois supérieur aux nôtres. Quelle armée africaine y serait parvenue? » Son second avance quant à lui la thèse de la « défaite systémique ». « Nous disposions du renseignement et du matériel adéquat, mais il faut revoir le système. « Mais encore ? On n’en saura guère plus. Le système, voilà l’ennemi… « Je n’ai pas vu d’armée malienne »

Le colonel Sangaré ose quant à lui s’aventurer un peu plus loin. « Dans une armée républicaine, ce ne sont pas les militaires qui commandent aux politiques, mais l’inverse. C’est à nos dirigeants de déterminer ce qui a failli, et d’y remédier ». Et notre hôte d’afficher la même lucidité quant à la navrante saga de la Force panafricaine, cette Arlésienne subsaharienne.

« A part tel capitaine galvanisé par notre présence, soupire un haut-gradé français, je n’ai pas vu d’armée malienne. Le Commandement interarmes de Bamako n’avait aucune idée de ce que faisait la troupe à Mopti. Et à Sévaré, un officier a fait sa guerre tout seul dans son coin ». A tel point que l’ambassade de France s’est vu contrainte de placer en urgence un conseiller militaire auprès dudit Commandement. « Histoire d’assurer un minimum de cohérence… »

Chahid BENDRISS

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