A TÊTE FROIDE ! MAIS POURQUOI AVOIR RELEVÉ UN MONSTRE
PÉDOPHILE AU RANG DES GRACIÉS ?
Par Abdelaziz IKKROU
Le principe de la grâce entre analyses constitutionnalistes dynamiques et revendications standards plus où moins statiques.
Soyons courageux honnêtes et disons vraiment les non dits, le peuple marocain à travers la temporalité formelle et informelle en interconnexion sociétale, n’a-t-il longtemps fermé les yeux sur un certain nombre de déviations sexuelles condamnables. Tel le phénomène scandaleux Al-Liouatta envers et autour d’enfants innocents et autres personnes en situation d’asociabilité pour raisons diverses. Tout simplement ne les a-t-il ignorées pour ne pas dire tolérées, allant jusqu’à esquiver le degré de leur irascibilité de la société ? Et ce, dans l’espoir de les voir se diluer et disparaître dans les plissements du temps marocain, lequel est diversifié selon les objectifs. L’avait-il fait chemin faisant par crainte de réveiller l’inconnu se trouvant dans les placards du subconscient collectif, dont tous les marocains ont en entendu parler au moins dans la Halqa, voire, dans des soirées feutrées en comité restreint parfois non fermé? Où est-ce par peur d’élargir le champ d’action de la souffrance accumulée chez les familles touchées, qu’aujourd’hui la promiscuité sociale au sein de cybersexe par les réseaux sociaux risquerait d’entretenir?
Ces remarques étant faites, il est évident que tout énergumène de surcroît Laouatt solitaire où en groupe structuré, qu’il soit marocain où étranger chercheur de jeunes enfants pour les faire tomber dans l’escarcelle de sa propre jouissance, généralement, il est multirécidiviste. Et par conséquent toute restriction par la force de la loi dans la manifestation de son désir satanique, est louable quitte à l’enfermer derrière les barreaux pour de longues années. Parce que sinon ça devient automatiquement chez lui un manque à assouvir, dont il ne peut éternellement s’en cacher. Qu’en fait leur imagination féconde leur sert souvent en application de leurs méthodes criminelles particulièrement élaborées. Evidemment qu’au-delà il existe quelques écueils qu’il semble opportun de ne plus éviter, d’ailleurs ne pouvant être traité qu’en structure d’accueil spécialisée surtout en procédant par la planification autour de la concentration de tous les moyens de lutte contre ce fléau.
Or, pour ne pas se disperser, lorsque le Maroc dut envisager de se remettre au diapason des pays où le droit de l’enfant est inaliénable, la justice honorable n’hésita pas à faire son travail. Et voilà que dans l’affaire de ce ressortissant irakien naturalisé espagnol l’espoir naquit ! C’est ainsi que tout le monde a pris conscience de la dangerosité du phénomène de la pédophilie en l’occurrence. Par ailleurs n’engendrant pour le futur que des hommes et femmes blessés à tout jamais, au demeurant restant claustrés derrière leurs pensées, voire, rétrospectivement recroquevillés dans les dédales des souffrances dans leur intimité. Parce que pendant longtemps alors petites natures innocentes, elles étaient rarement écoutées, vu qu’elles furent des proies faciles pour ces monstres déguisés en humains. Cependant, et c’est là le danger, les choses se sont corsées après l’arrivée de l’Internet et du foisonnement des réseaux sociaux, par où se sont glissés ces malveillants prédateurs aux têtes magiques représentant la sympathie au sens naïf du mot. En plus, même si officiellement on condamne énergiquement le tourisme sexuel, il y a de temps en temps complaisance dans le traitement de ce dossier, dont Luc Ferry ex ministre de l’Education nationale Français en avait fait allusion il n’y a pas si longtemps.
De même depuis que la société civile en ait fait l’un de ses combats prioritaires, à l’exemple de l’association « Ne touche pas à mon enfant » par un programme de sensibilisation exigeant des peines exemplaires à l’encontre des contrevenants à cet ordre moral de respect de l’enfance bannissant la pédophilie. Comme ce qu’on a vu à vocifération litanique au moment de la saga judiciaire à Kenitra du cas de cet espagnol Daniel Fino Galvan qui préoccupe toute la société marocaine aujourd’hui. Il est vraiment facile de se remémorer qu’il fut sûr de lui, bien décidé à user des voies de recours légales, sachant qu’il serait protégé par son gouvernement pour service rendu. Dont il est aisé d’en imaginer les possibilités tentaculaires jusqu’à en pouvoir impliquer le Roi d’Espagne et le gouvernement espagnol pour demander la grâce auprès de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en sa faveur.
Si les moyens de fabrication des grâces sont complexes, il ne faudrait pas perdre de vue les éléments de nature politique qui les caractérisent. Même si, dans ce cas précis les diffuseurs de calomnies toujours les mêmes se sont mis, eux aussi, sur les réseaux sociaux fabriquant colportant un tissu de mensonges à propos de cette grâce. Ne sachant pas qu’elle a du son exécution à l’échange relationnel diplomatique, qu’en réalité n’ayant pas suivi un cours régulier, ne serait-ce qu’en raison des circonstances de détention du détenu en question. Mais, ce qui est intéressant à savoir c’est comment est-ce possible dans le Maroc d’après le oui référendaire du 01 Juillet 2011, on peut en arriver à un tel cafouillage en commission de grâce sachant que c’est un criminel jugé pour viol d’enfants.
A cet égard, pourquoi le gouvernement de l’autre cote depuis Algésiras à Madrid, même tenant compte des liens sentimentaux entre les deux familles royales, s’y refuse de faire amende honorable à propos de cette demande de grâce non convenue inopportune. Parce qu’elle ne vaut pas trait de génie diplomatique, qu’en fait elle n’est juste qu’une insuffisance en appréciation méritant de demander pardon pour préjudice causé aux familles des enfants victimes et aussi à la relation hispano-marocaine pourtant exemplaire ? En ce sens, la colère doublement évidente du Roi Mohammed VI et du peuple à ce propos est légitime et compréhensible. Surtout si on s’en réfère à l’exemple du tissage, de même que l’on contrôle les fibres avant, de même le produit finit subit un certain nombre d’opérations ayant pour but de déterminer sa qualité.
Cette légèreté montrée par les services concernés marocains lors de préfabrication du dossier de grâce de ce monstre pédophile, est une preuve tangible que l’on continue quatorze ans après à cacher les choses au souverain. Ce qui augure incessamment sous peu d’un coup de balai dans ces structures de souveraineté proximale, au demeurant longtemps au dessus de tout soupçon. Effectivement, ne faudrait-il pas passer rapidement à la réparation de cet état administratif qui a fait son temps ? En lui substituant en remplacement une modélisation nouvelle par l’emploi d’éléments standardisés à la conception du principe constitutionnel de la grâce. Parce que, c’est probablement cette intention qui prévaut et anime les gens sensés pour sortir de l’état de polarisation sociétale désormais pointant à l’horizon. A cet égard, attention, la méthode irrationnelle usant de la matraque envers les manifestants ne peut engendrer que pollution dans les rapports et haine des institutions sécuritaires, avec risque de relance d’illusion à propos de tout ce qui a été fait jusqu’à présent dans la sérénité et la clairvoyance pour transformer le Maroc au nom de l’authenticité et la modernité.
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